Dialogues de Vaincus: La Prison de Clairvaux - Janvier-D cembre 1950, Paperback/Lucien Rebatet
Descriere
Cousteau - Tu ne vas pas me dire que tu as des regrets Rebatet - Non Je ne regrette rien. Je me dis simplement ceci: j'ai eu raison de vitup rer les fuyards, les taupes bourgeoises, tous ceux qui se sont tapis chez eux l'heure des coups durs, je suis satisfait de ne pas tre de leur esp ce. Mais sur un plan sup rieur, j'ai dit « non la soci t l' ge de vingt ans. L'id al de la fermet , de la virilit m me, n'aurait-ce pas t de r sister mordicus aux pouss es de fureur, d'enthousiasme, de d go t qui ont fait de nous les partisans d'une foi politique ?Cousteau - Pour cela il aurait vraiment fallu tre un surhomme. Il n'y a pas de justice. Et cette absence n'est pas limit e notre cas. Il n'y a jamais de justice. Il n'y en a jamais eu. Il n'y en aura jamais. Du moins sur cette terre. Et comme nous n'avons pas l'infantilisme de donner dans les fables nazar ennes qui rel guent la justice dans l'au-del , autant se faire une raison. Le Droit et la Justice sont des constructions m taphysiques. Pour peu qu'on d cortique un peu le syst me, on retrouve toujours la vieille loi de la jungle, c'est- -dire le droit du plus fort. a, c'est solide. La soci t organis e limine ses ennemis. Les poss dants d fendent leur bifteck. Le gang r gnant an antit les individus ou les groupes qui l'inqui tent.